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Romain Gary: l' impossible dérobade
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LIBRAIRIE CARCAJOU
Romain Gary: l' impossible dérobade
De Librairie Carcajou
- Ce que je voudrais être ? - Romain Gary, mais c'est impossible. En 1967, lorsque Romain Gary fit cette réponse en forme de boutade au questionnaire de Proust, il éclairait pourtant un problème qu'il résuma dans la toute dernière phrase de La promesse de l'aube : « J'ai vécu. » Une phrase écrite au passé composé, littéralement, puisque ce roman autobiographique raconte la vie de Roman Kacew tentant par tous les moyens et sous les imprécations de sa mère, de devenir Romain Gary. Dans Vie et mort d'Émile Ajar, Gary expliquait en partie l'aventure existentielle de la création de l'oeuvre qu'il signa sous le nom d'Ajar par son horreur du « une fois pour toutes ». Le présent ouvrage se propose de montrer comment Roman Kacew, devenu Romain Gary, se condamna lui-même au « une fois pour toutes » en faisant de sa propre vie un roman, le plus connu et le plus célébré de toute son oeuvre. L'écriture de Gros-Câlin, alors qu'Ajar n'existait pas encore, fut la seconde chance que se donna Roman Kacew d'exister. En donnant ce livre à un autre qu'il nomma Ajar, Kacew se condamna de nouveau à la clandestinité. Il ne lui restait plus qu'à tenter de se maintenir dans un impossible équilibre, sans se dérober, entre Gary et Ajar, entre « celui que je n'étais pas et celui que je ne voulais pas être ».