Jeune diplômé des Beaux-Arts, le narrateur entre chez Gallimard Jeunesse et découvre Paris, l’atelier, l’élan des commencements. Quand Valérie est enceinte, le destin se fissure : un mois avant la naissance, on lui annonce une tumeur. Le récit se tend entre promesse de vie et menace de mort : opération, peurs, nuits d’hôpital, puis l’arrivée de Guillaume, qui donne à la joie un relief d’autant plus vif qu’elle frôle l’irréparable. Les années suivantes apprennent la patience, le travail, les déménagements, l’écoute des signes. Une seconde naissance, celle de Julie, ouvre un chapitre apaisé et lumineux : sa venue réaccorde la famille, déplace les priorités, oblige à chercher une justesse intérieure où l’on veille mieux aux fragilités de chacun. Avec Julie, le quotidien retrouve le sens du jeu, du rythme, de l’attention – comme si la vie proposait une seconde chance de grandir sans se perdre. Dix ans après l’épreuve initiale, une troisième naissance (Valentin) scelle la transformation : habiter sa vie autrement, entre forêt et ville, art et transmission, dans une confiance lucide. Tressant scènes concrètes et méditations, ce roman autobiographique mêle l’art, la paternité et l’épreuve pour dire comment la fragilité devient commencement – et comment l’amour, à chaque naissance, réécrit le destin.