Sels de bain est une publication indépendante et à forte teneur Do-It-Yourself, de Stéfanie Requin Tremblay, qui se présente sous forme d’un livre photographique accompagné de courts textes découpés en 5 chapitres.

Il s’agit d’un collage d’histoires personnelles qualifiées d’autofiction, un peu banales, un peu douteuses, un peu sentimentales et un peu juvéniles. Ces récits sont illustrés par des natures mortes (photographies d’objets personnels ou plagiées directement d’Internet), rappelant une iconographie à la fois kitsch et contemporaine.

L'artiste présente son processus créatif ainsi : «Je m’inspire d’abord de mon flux d’actualité Facebook pour écrire et pour créer des photos. J’aime cette abondance de textes et d’images qui défilent devant mes yeux. Je suis fascinée par la relation qu’on entretient avec les médias sociaux. J’aime la scrap du web. J’aime l’absurdité des conversations que j’ai à 4h00 du matin. J’aime l’intimité virtuelle des gens. J’aime les rituels qu’on emploie pour tuer le temps. Je cherche à traduire une observation accrue de mon quotidien en jouant avec une composition minimaliste et une structure étudiée du détail. L’esthétique de l’inanimé et du banal prend une forme imposante qui rappelle la construction littéraire des statuts Facebook et la formule personnelle au ''je'' employée dans les blogues sur les Internets.»

«Au final, ça jase d’amour, de solitude du dimanche soir, de copier-coller de conversations privées, de malaises, de rituels adolescents, de t-shirts sales, d’odeurs, de fleurs, de vernis à ongles, d’évènements ennuyants, de playslists de chansons oubliées, de vidéos YouTube, de photos pixellisées, de cybersexe, d’historiques de téléchargement, de courriels supprimés, de cassettes audio, de Joy Division, de speed dating aux amphétamines. Du réel pis du virtuel.»